mercredi, mai 03, 2006

post-partums



Dernièrement, je me disais que les derniers livres qu'on a sortis m'avaient donné beaucoup de fil à retordre. Je me suis dit : "Ah ! Si ça pouvait toujours être aussi facile que lorsqu'on a publié..." et je n'ai jamais réussi à trouver un seul titre dont l'accouchement n'avait pas été particulièrement difficile. Chaque livre est jusqu'ici venu avec son cortège de leçons apprises à la dure. On a souvent fait reprendre les tirages, soit parce que les scans n'étaient pas satisfaisants, soit parce que l'imprimeur avait inversé les pages de garde entre deux titres, soit parce que le livre n'était pas au bon format ou qu'il était mal relié, ou que les noirs étaient fadasses, ou qu'une coquille ou deux aient échappé à notre vigilance, ou qu'il n'était pas imprimé sur le papier demandé, etc... sur quelques titres, on a loupé la date de parution (ou il a fallu faire des prouesses olympiques pour les avoir à temps), ou je me suis engeulé avec l'auteur au sujet de la couverture ou de tel ou tel détail.

Mais bon, je dis "difficile" parce que j'ai ce projet très, TRÈS à coeur, et que je suis extrêmement exigeant sur la facture du livre. Le deuil de la perfection n'est pas quelque chose qui me vient naturellement. Un livre, ça se fait en suant eau, larmes et sang, mais ça vaut toujours la peine.

On a quand même fait un superbe bout de chemin en cinq ans, et je regarde avec grande fierté le corpus cohérent qu'est devenu notre catalogue. Comme je disais dans une récente entrevue : http://bdquebec.qc.ca/entrevues/entrevue_jbeaulieu.html , la collection est une sculpture en constante évolution, chaque livre est une pièce, qu'on peut prendre indépendamment des autres, mais qui prend tout son sens dans le contexte du projet global. Il me tarde toujours d'en ajouter une nouvelle pièce à l'ensemble pour voir où tout celà mène.

J