vendredi, octobre 27, 2006

un peu du tout


Bon, ben le site MG en arrache pas mal. Difficile de le mettre à jour. Vivement le nouveau. Le site Myspace aussi. les commandes ne répondent plus ! Bon ben tant que Blogger marche, je peux publier des petits trucs...

Nicolas et Nenette sont en train de se faire imprimer. J'ai ben, ben hâte de les voir et qu'ils vous illuminent de leur splendeur comme le font depuis peu Minerve et les Rellignes ! Ça devrait être prêt pour le Salon du Livre de Montréal (on est encore su-per à l'avance !).

J'ai téléversé (ce mot va me faire mourir de rire !) un nouveau set de monsieur populaire, des extraits de mon dernier disque, qui a, celui-ci, failli être publié : monsieur populaire à la pêche. Comme je viens de lire le beau et poignant Paul à la pêche, de Michel Rabagliati, j'ai trouvé que c'était à propos. Bien sûr, la foutue "I Don't care" ne fait pas partie de ce cycle, c'est juste que j'arrive toujours pas à la flusher. Viarge !

Je viens de recevoir Serge, le tome 2 de Magasin général, de Tripp et Loisel. C'est vraiment de l'excellentissime job ! Bravo à François pour les couleurs ! Et bravo à l'imprimeur, c'est vraiment épatant ! Contrairement au premier tome, j'ai pu faire une relecture après lettrage de celui-ci avant qu'il ne parte à l'imprimerie, filtrant ainsi plusieurs incongruïtés dans les dialogues. J'assume donc beaucoup mieux celui-ci. Il y a encore au moins une petite chose qui cloche : le mot "glue" à la française, mais Régis y tenait beaucoup, alors comme on ne travaille pas pour les pinailleurs, on l'a laissé passer. Ça faisait loooooooongtemps qu'un nouveau cartonné-couleur n'était entré chez moi.

Voici une nouvelle douzaine d'extraits de mes carnets 2006. Il n'y aura plus grand surprises quand j'arriverai à mettre le slideshow en ligne... mais bon. J'aurai peut-être fait de nouveaux dessins d'ici là.
















À bientôt !

Jimmy

mardi, octobre 24, 2006

CHALEUR.


J'émerge un peu de l'état comateux dans lequel le Rendez-Vous de Gatineau m'a laissé. C'était comment ? Comment dire... c'était merveilleux ! J'ai un peu de mal à en parler, comme quand on revient tout juste d'un voyage vraiment intense et qu'on nous demande de le raconter alors qu'on est un peu dans les vapes, mais je vais essayer. C'était un vrai festival de rêve.

Tout d'abord, ce festival, dans sa nouvelle formule et sous la direction on-ne-peut-plus adroite de Stéphanie Éthier et de son équipe, sait mélanger harmonieusement la chèvre et le chou. Les auteurs classiques, Jean-Claude Fournier et Derib, font partie des plus intéressants de leur génération, et ça adonnait qu'ils étaient absolument charmants et ouverts d'esprit. Et la présence d'auteurs d'avant-garde comme Tehri Ekebom et Stefano Ricci donne aux auteurs d'ici l'occasion d'avoir des échanges concrets et constructifs puisqu'ils partagent les mêmes réalités et surtout des recherches esthétiques similaires. Les portes sont d'ailleurs ouvertes vers de possibles projets de collaborations. La très grande majorité de ce qui est publié au Québec s'inscrit dans des courants modernes, il serait donc absurde de continuer à faire des festivals qui ignorent ces courants. L'avant-garde a toujours été très forte au Québec. Qu'on pense aux travaux de Benoît Joly, de Danny Gagnon, du groupe Chiendent ou du mouvement underground-toner des années '90, il y a toujours eu des défricheurs qui voulaient explorer des nouveaux territoires du medium. Il serait donc un peu absurde, en 2006, d'avoir des festivals qui ne célèbrent que la tradition, niant ainsi la vitalité des spéacialités locales. Un festival a la responsabilité d'être une vitrine sur un langage. Gatineau, cette année, s'est admirablement acquitté de cette tâche. Comme on ne demande à aucun festival de film, théâtre, danse, littérature, de mettre constamment de l'avant (respectivement) les blockbusters américains (ou Charlie Chaplin, si je veux pas avoir l'air condescendant), le théâtre d'été, la danse sociale, les romans Harlequin, Danielle Steele ou la Comtesse de Ségur, il serait navrant de demander à la bande dessinée de toujours garder en figure de proue ses reporters à houpette, ses Gaulois moustachus et à gros nez, ou ses multimiliardaires machistes à la gueule carrée (je précise que j'ai beaucoup de respect pour deux de mes trois exemples). Heureusement, à l'instar de Thomas-Louis Côté, du festival de Québec, Stéphanie Éthier a bien compris ça, et vise une heureuse cohabitation entre les écoles : OUF !

Je ne peux que louanger les partis-pris graphiques empruntés dans l'approche promotionnelle de l'évènement. Que ce soit au niveau du programme ou de la pub télé, nous n'étions pas humiliés par des montages de merde avec nos têtes dans des phylactères, et notre travail n'était pas bédégradé comme il l'est souvent par des graphistes en mal de se faire remarquer pour leurs idées bédéfofolles. Pas de typo comic sans MS (argh !) nulle part ! MERCI ! Pour le programme : BRAVO CHRISTIAN, tu as fait une maudite bonne jobbe ! En plus, c'était assez cool de voir mon dessin d'affiche sur les autobus de la ville. Heille ! WOW !

Appeller "cadre enchanteur" le nouveau site du festival serait un euphémisme. La disposition des stands et de la scène donnait un esprit agréablement cocon. Le musée est ample, on respire bien. L'accès à la grande salle de concert, ça tient du miracle. Le conte à bulle qui a eu lieu dans cette salle était vraiment un moment fort du festival. Mille bravos à Danièle Vallée, Christian Quesnel, et aux musiciens, qui m'ont épaté et ému. Et comment décrire la sensation de béatitude lorsqu'on a pris une marche autour du musée, le samedi après-midi, au plein soleil d'automne, sur les rives du canal Rideau, avec les arbres tout multicolores et vue sur la jolie bibliothèque du Parlement... Ça fait peut-être carte postale, mais en général, ce qui est devenu un cliché est au départ très beau. Somme toute, ça a VRAIMENT fait du bien de ne pas se sentir à la foire commerciale, mais dans une manifestiation culturelle. Ça n'a pas empêché le public de venir, puisque le samedi et le dimanche, la fréquentation était vraiment aussi dense que possible dans les limites physiques du lieu. Surtout que les ventes n'ont apparamment pas été moins bonnes que les autres années dans le centre d'achats (yes !). Le libraire (il s'agit ici d'une équipe de VRAIS libraires, et pas de tristes commis-vendeurs) m'a même dit que Mécanique générale avait été de loin (je cite) le meilleur vendeur du festival (yesssir !). Nous avons manqué de Rellignes dès dimanche matin (bravo ma chère Iris ! Et désolé de ne pas avoir envoyé un million d'exemplaires pour répondre à la demande). Alors si ça ne prouve pas à quel point se fourrent le doigt dans l'oeil jusqu'à l'épaule ceux qui voient la bande dessinée d'auteur comme un truc invendable, et qui voient le promotion de celle-ci comme un obstacle au bon succès d'un évènement, je sais pas c'que ça va prendre ! Il est assez grisant de pouvoir prouver aux fanatiques de la tradition, de la prudence et du commerce, sur leur propre terrain (les ventes), la pertinence d'une cohabitation équilibrée.

De plus, la réputation de ce festival, comme quoi il serait particulièrement accueillant, est extrêmement justifiée. MERCI !!!!!!!!!!!!!!

Comme toujours, c'était vraiment formidable de côtoyer pendant quelques jours les confrères du métier. Je l'ai dit et je le répète : il y a du bon monde dans ce milieu-là. Les gars de Premières lignes, qui sont faits tout en coeur et en alcool, les gens de l'École Multidisciplinaire de l'Image (éleves et profs), les collègues auteurs, les lectrices et lecteurs, fidèles ou nouveaux, la belle gang de Collection Québec, celle qui est descendu de Montréal et de Longueil, et bien sûr celle du Salon du Livre de l'Outaousis. Come on ! C'était-tu assez l'fun ?!!?

je voudrais adresser mes plus chaleureux remerciements et mes plus sincères félicitations à Stéphanie et à sa fabuleuse équipe. Malgré l'adversité cruelle que vous avez rencontré en montant ce labour of love, c'est à mes yeux le succès le plus retentissant qu'on pouvait imaginer. Ça prenait du culot et de l'aplomb. Pari réussi.

Par contre, il fallait s'y attendre, je suis malade, aujourd'hui. Alors je vous quitte pour aller m'ensevelir sous une tonne de couvertures et de coussins et regarder des films idiots avec une boîte de Kleenex à proximité.

À bientôt,

bises,

Jimmy (atchoum !)

P.S. : En passant, il y a une entrevue avec moi sur BEDEKA, qui complète ce post-mortem du festival de Gatineau.

mardi, octobre 17, 2006

Alexandre Bourbaki


Le TROP, TROP, TROP rare Sébastien Trahan s'apprête à publier une nouveauté lui aussi ! Seulement, c'est pas chez MG mais chez Alto (on lui pardonne cette infidélité tant qu'il se remet au boulot bientôt, hin hin hin...). Il s'agit de Traité de balistique, qu'il a réalisé en collaboration avec Bernard Wright-Laflamme et Nicolas Dickner (auteur de Nikolski et chouchou de la littérature québécoise), sous le nom commun de Alexandre Bourbaki.

Il y aura lancement le lundi 23 octobre dès 17:30 au bar Les Bobards (4328, St-Laurent, coin Marie-Anne).

rsvp : info@editionsalto.com


À bientôt !

Jimmy

Le grand OUF !


Aaaaaaaah ben dans mes rellignes est finalement arrivé à temps ! OUPHE ! Il est fort croquignolet, tout en couleurs, et il n'a pas de défaut majeur ! Joie et allégresse ! Ça a tout pour être notre hit de l'automne. On ouvre des bornes fontaines et on danse dans la rue au son du All Night Long de Lionel Richie !

Il sera en librairie la semaine prochaine.

On se voit à Gatineau ?

J

vendredi, octobre 13, 2006

JE


Quelques pelures devait être livré hier, alors ce matin, quand on m'a averti qu'il était enfin arrivé -- aujourd'hui : vendredi 13 !!!--), j'étais un tipeu fébrile. À l'époque de la télésérie 24, où on fait des livres en deux semaines, où tous les documents s'envoient instantanément par internet d'un bout à l'autre de la planète, les déplacements en ville peuvent sembler longs... Entre St-Laurent et Parc, sur Beaubien, attendre que deux camions aient fini leurs livraisons alors que mon livre m'attendait au bureau des 400 coups, c'était pas facile. Juste sortir de l'auto et marcher jusqu'à l'immeuble, attendre l'ascenseur, attendre que l'ascenseur soit arrivé à destination, marcher, pas après pas vers le bureau... MAAAAN, C'EST LOOOONG ! Pendant ce temps, on s'imagine les pires scénarii : le laminage va être luisant, il ne sera pas au bon format, il va être coupé et/ou relié tout croche, il sera coupé en dents de requin comme le Cyclope 2, la trame va être à 85, l'imprimeur aura inversé les pages de gardes avec celles d'un autre livre (oui, ça nous est déjà arrivé)... Je n'ai heureusement pas été déçu par l'objet. Belle souplesse, noirs noirs, beau papier agréable, mince mais opaque et très doux, contrastes justes, veloutés et punchy, pas de traces de plis de papier non-voulues... OUF !

Il a quand même trois défauts mineurs (tous les livres en ont au moins un, malgré tous nos efforts) :
1) La marge extérieure est un peu réduite, étragement. De quelques milimètres à peine, mais c'est étrange, le livre étant au bon format. Comme si le Quark de l'imprimerie avait ajouté trois milimètres de marge intérieure par défaut...
2) Il y a une drôle de trace de sélection mal foutue dans photoshop à quelque part. Ceux qui trouveront ce défaut gagneront 3 points.
3) C'est ma gaffe, j'ai changé l'ordre des couches dans mon montage à la dernière minute, sur la couverture, rendant invisible le logo mécanique générale. SUPER ! C'est pas si grave, un livre sans logo, c'est très pur, mais en même temps, ça faisait partie de la composition de la couverture. Bon ben... Le plus drôle, c'est qu'à la page 97 de ce livre, je dis que mécanique générale existe parce que je voulais pas publier la version originale des pelures sans logo d'éditeur... Je ne vois plus qu'une chose à faire : en rire (misère) !

En tout cas, j'ai VRAIMENT hâte que d'autres être humains que moi (et ma correctrice) l'aient lu d'un bout à l'autre. En le refeuilletant, je comprends un peu mieux son ambiance et sa raison d'être. C'est des souvenirs notés avec distance et décalage, comme si je notais des rêves. Il n'y a aucun monologue intérieur, même s'il s'agit d'un récit intimiste, tout passe par le dessin et le dialogue. Moi qui ai toujours travaillé sur la lenteur, je raconte ici d'une manière très condensée parce que je raconte trois ans en 60 pages (et 2 semaines). À cet effet, j'ai pris quelques leçons (manière polie de dire que j'ai été piquer chez eux) de concision des maîtres du dessin d'humour (Sempé, Feiffer...).

Comme il est arrivé un jour en retard, l'office est reporté d'une semaine pour les libraires, il va sortir en même temps que Dans mes rellignes mercredi le 25, mais il y aura une avant-première dans la région de Gatineau le 18.

Par contre, avec tout ça, j'ai manqué mon coup pour les Colosses. On va les avoir plutôt pour Expozine en novembre, ça va faire une méchante belle batche !

Reste plus qu'à recevoir le Iris en début de semaine prochaine, après ça je vais pouvoir dormir tranquille (je suis fatiguééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééé).

À bientôt !

jimmy

P.S. : J'ai TÉLÉVERSÉ (traduction française affreuse de uploader -- MERCI ÉRIC BOUCHARD--) de nouvelles pièces de monsieur populaire sur Myspace. De très vieilles affaires de 1989-1991 !!! Lisez le blog musique pour les détails croustillants.

mercredi, octobre 11, 2006

Le Minerve a fière allure !


Aaaaaah ben oui, c'est à ça que ça sert de travailler dans l'édition : le jour où on passe chercher les exemplaires tout frais d'un nouveau livre. Et croyez-moi, celui-là, il est pas piqué des vers ! Wattattow ! Une superbe addition au corpus MG. Je viens de le relire, et ça me rappelle l'impression que j'avais, à 12 ans, en lisant le fabuleux et inégalable Exit de Benoît Joly. Un livre qui sait rester assez mystérieux pour qu'on ait envie de le recommencer sur le champ, encore et encore. C'est un livre qui, sous ses airs nonchalants, place ses ambitions (très hautes) à la bonne place. Ça fesse fort. L'éditeur en moi est très content d'être impliqué dans un projet aussi magnifiquement culotté, et l'auteur en moi est vilainement jaloux du talent de défricheur de Turgeon, mais c'est la bonne jalousie, celle qui stimule et motive.

Ça devrait atterrir sur les rayons des libraires québécois qui font bien leur job d'ici une semaine. En France... hébin... ça va finir par arriver chez vous un jour...

À bientôt !

Jimmy

P.S. : Il y a 4 nouveaux colosses dans ma machine, je vais essayer de les faire imprimer pour Gatineau, mais c'est juste pas mal... je croiserais bien les doigts, mais ils sont déjà surcroisés au delà des limites humaines pour Dans mes rellignes et Quelques pelures.

lundi, octobre 09, 2006

de la carnetitude


J'ai numérisé mes carnets 2006, dernièrement. Il n'y a pas énormément d'images, je fais beaucoup moins de sketchbook qu'avant (merci, foutu internet horlogivore), mais il y a du stock ben comique dans le lot. Il y avait aussi des dessins de 2005 que je n'ai jamais eu le temps de mettre en ligne, dont quelques recherches pour Ma voisine. C'est à 90% des dessins de pitounes --voire : des dessins cochons--, parce que je fais pas du carnet pour me faire chier, ou pour me pratiquer, ou pour repousser les limites de mon talent, je fais du carnet pour le fun, parce que ça a du sens. Cette pratique est une fin en soi, et pas un moyen, comme des gammes de musicien (si ça l'est, c'est par pur bénéfice marginal). Je suis malheureusement incapable d'uploader (ce serait quoi le mot français ?) les images sur le site pour le moment. ça veut rien savoir de fonctionner. Alors on va garder ça pour le nouveau site que Catherine Genest et Sébastien Trahan sont en train de nous faire !!!!!!!!! Non, on travaille pas avec des deux de pique !!!!!!!!!!!!!!!!!! En attendant, voici quelques extraits de la batche :














Merci et à très bientôt !

Jimmy

vendredi, octobre 06, 2006

Monsieur Le Président


Bon ben on peut enfin le dire ! J'ai été invité à être le PRÉSIDENT D'HONNEUR du 7e Rendez-vous de la bande dessinée de Gatineau, qui se tiendra du 18 au 22 octobre prochain au Musée canadien des civilisations ! Iris en est l'invitée de la relève, et c'est la première fois qu'une invitée de la relève aura un vrai livre à présenter : son Dans mes rellignes, que notre cher imprimeur fait tout pour terminer à temps, la broue dans le toupette.

pascal girard (Dans un cruchon) et David Turgeon (qui lancera son Minerve) seront aussi de la partie, même s'ils ne sont pas sur la liste officielle des invités. On risque de s'amuser un brin.

Ça explique pourquoi moi aussi, je voulais absolument sortir une nouveauté cet automne, quitte à ruiner ma santé pour le faire. J'étais gêné d'être le premier président d'honneur québécois de ce festival alors que je ne suis qu'un débutant avec un maigre cinq livres à son actif. Maintenant, j'peux dire que j'en aurai 5 1/2 le jour de l'inauguration où arrivera en librairie, si tout va bien, la réédition aux stéroïdes des pelures... suspense, suspense, quand tu nous tiens...

J'ai eu ben du fun à la conférence de presse, hier. Et j'ai très hâte au festival (chose devenue très inhabituelle pour moi). Il y avait un petit article là-dessus dans Le Droit, aujourd'hui. La photo est drôle, parce qu'on voit un dessin d'Iris sur un autobus (observez la touche de l'artiste, que de talent que de talent !) et parce que je ris vraiment jaune parce que j'ai pas du tout envie d'être photographié.

Envoyez, come on, venez faire un tour là-bas !

À bientôt !

Jimmy

monsieur populaire, set 2


J'ai uploadé (en excellentissime français) un nouveau set de pièces sur le Myspace de monsieur populaire. Des pièces encore plus vieilles (1994), mais déjà plus sympathiques. J'ai mis les détails sur le blog de ce site. Je vais essayer de raraîchir ça à tous les vendredis... J'ai bien dit que jallais essayer.

MERCI !

Bises,

Jimmy

ICI + critiques de cinéma


Han ! Le ICI a publié une lettre que je leur ai envoyé la semaine passée, en réaction à un texte de François Avard. Elle a été coupée, bien entendu (comme a dit Mark Twain : désolé, je n'avais pas le temps d'en écrire une plus courte). En voici le texte intégral (-1 faute de frappe) :

Bonjour,

François Avard : "Ah ! Alors, si votre enfant ne voit jamais la vaisselle sale, s'il n'aime pas lire ou s'il préfère les bd aux romans, si ses yeux regardent surtout TQS, consultez un optométriste."

Comme ça, selon m. Avard, la bande dessinée serait lue par ceux et celles qui ont des yeux paresseux (et serait l'équivalent littéraire de TQS). Ah bon. Dire que j'ai passé ma vie à aiguiser mon regard pour mieux savoir la lire, et que je considère qu'il me reste beaucoup de chemin à faire encore. J'ose à peine imaginer la gravité de la narcolepsie dont souffrent mes yeux.

J'écoute assez peu de télé, sa structure temporelle hebdomadaire me sied très mal, et le peu d'exemples ragoûtant que j'en connais ne me donnent pas envie d'y consacrer plus de temps. Mais c'est un medium, parfois très bien, parfois très mal utilisé, comme tous les autres, un simple canal par lequel passent potentiellement les idées, je ne serais jamais assez stupide pour tout mettre dans le même sac et déclarer que la télé n'est appréciée que par des sots. En faisant ça, tout ce que je démontrerais, c'est l'ampleur de mon IGNORANCE.

C'est peut-être un bout de phrase innocent, qui sied bien au ton indignation provoc'© du reste du texte (je n'ai rien contre l'indignation, qui est un des moteurs créatifs les plus importants, mais ce genre de texte démontre bien que ça peut devenir un produit comme les autres, c'est pas grave, je comprends, j'ai aussi écrit à la va-vite pour respecter des échéances par le passé), mais si m. Avard est appellé à devenir chroniqueur littéraire dans votre journal revampé (pour le meilleur et pour le pire), j'espère qu'il saura réviser cette position. Ce bout de phrase n'est certainement pas moins ingénu, inconséquent et beauf que le "Votre enfant est-il sensible aux fortes luminosités ?" qui provoque tant d'émoi chez m.Avard.

Jimmy, auteur, éditeur, prof., ex-libraire et ex-critique de bande dessinée

P.S.: Le prochain critique de cinéma qui nous fait le coup de dire qu'un mauvais film "fait BD", je serai pas aussi gentil.

Précison du ICI : "François Avard n'est pas chroniqueur littéraire, mais chroniqueur tout court." J'ai été mal informé. Désolé. Personne n'est à l'abri du parlage à travers son chapeau, il faut juste savoir le reconnaître.

Je me sens dans une période de ma vie assez peace, pourtant. C'est juste qu'on en avait parlé le vendredi précédent, lors d'une table ronde à St-Lambert, dans le cadre d'une activité de la librairie Le fureteur, avec Alexandra Oakley, Michel Viau, François Mayeux et Éric Thériault. On se plaignait encore de l'image d'arriérés mentaux que les critiques de cinéma essayaient de nous donner. (ex. : D'une part, on a dit sur "The league of extraordinary gentlemen : C'est de la merde, pas étonnant, c'est tiré dune bande dessinée", alors que c'est la blockbusterisation du livre qui a rendu ce film si mauvais et si philosophiquement louche, d'autre part, lorsque les critiques se sont montrées élogieuses face aux Ghost World de Terry Zwigoff, personne (sauf Rupert au Mirror) n'a mentionné qu'il s'agissait de l'adaptation d'une bande dessinée (on lisait souvent que c'était adapté d'un roman de Dan Clowes). Idem pour V for vendetta, dont on a baptisé le matériel source : Roman iconographique (quoi qu'ici, il s'agit probablement plus d'une mauvaise traduction de communiqué de presse et de paresse de journaliste qui le copient et le collent que de véritable agression contre le médium). Ça, et la manie --même : le TIC (ou le syntagme figé, comme dirait Fabrice Neaud)-- qu'ont ces critiques de dire, à chaque fois qu'un film est exagérément burlesque, artificiel, caricatural et surcoloré : ça fait BD.) Et comme j'haïs me plaindre dans le vide (quoi qu'on puisse déduire par mes livres), j'ai eu envie de réagir à ce nouveau coup de poignard (dommage... il ne venait pas d'un critique de cinéma). Ce n'est certainement pas la pire chose qu'on a dite sur la bande dessinée, mais c'est un peu la goutte qui a fait déborder le vase. Et je vais désormais le faire à chaque fois que je pourrai, et je vous invite à faire de même. L'important, c'est de ne pas se mettre dans la position du lépreux qui s'adresse à la cour des rois. Avant, en réponses à ces bavures, je voulais dire aux critiques de cinéma sur un ton suppliant : "mais arrêtez de dire ça, il y a des choses formidables en bande dessinée...", aujourd'hui, j'ai changé de position. C'est la guerre. Lorsqu'un critique a cette attitude, désormais, il perd toute crédibilité à mes yeux. Par exemple, lorsqu'il a fait un commentaire du genre, j'ai barré de ma liste blanche Georges Privet, que je tenais pourtant en très, très haute estime. C'est désormais une faute grave et très difficilement pardonnable. En 2000, ça passait encore, la masse critique de bons livres disponibles de bandes dessinée québécoise n'était pas encore atteinte, mais rendu en 2006, se vautrer dans l'ignorance à ce point-là, ça porte un nom (en fait, plusieurs, mais choisissons-en un) : BEAUF.

J