vendredi, juin 23, 2006

Que de route ! Que de route !


Je reviens de Québec. C'était chouette de revoir tout le monde, là-bas. Un peu dommage qu'Anobj n'ait pas pu jouer plus tôt (à cause du restaurant qui jouxte la galerie), c'était vraiment excellent. William a très fière allure, j'ai hâte qu'il débarque en librairie (d'ici quelques semaines). L'imprimeur en a relié 40 exemplaires juste pour le lancement, qu'il a expédié directement à la galerie. J'étais soulagé de le voir en arrivant de Montréal (l'aventure, c'est l'aventure...). Chez lui, Benoît Joly m'a montré des choses sur lesquelles il travaille en ce moment. C'était électrisant !

Maintenant, il faut que je commence les travaux sur Superpouvoirs. Pas évident. Je suis vraiment très rouillé, côté dessin. Depuis le retour des vacances, je cherche un seul exemple d'auteur/éditeur qui a réussi à s'épanouir pleinement en cumulant les deux fonctions, et je n'y arrive pas. Loïc Néhou, un auteur hors pair, a complètement sacrifié son oeuvre à l'autel des éditions Ego comme X, l'oeuvre de Jean-Christophe Menu est, quant à elle, trop rare à mon goût. Il y a bien Greg, Charlier, Goscinny... mais ils étaient surtout scénaristes, or le dessin demande une gymnastique physique plus rigoureuse, que mes responsabilités de directeur de MG ont fini par m'empêcher de tenir. Enfin... Je pense beaucoup à Fred Astaire, qui dans Funny Face adapte son style de danse à son âge vieillissant. Il n'a plus sa souplesse d'antan, mais il arrive à s'en sortir avec grâce. C'est, je pense, le mieux que je puisse espérer.

J

lundi, juin 19, 2006

le bout de la langue

Bon, j'écoute du Barry Manilow à tue-tête, aujourd'hui. C'est soit il est vraiment temps de m'enfermer avec une camisole de force, soit je suis vraiment une grosse matante dans l'âme... IIIII don't wanna walk without you...

J'entends parfois dire que la langue (le joual) utilisé dans nos livres serait un obstacle de taille dans la développement du lectorat français. Ça me fait toujours sortir de mes gonds, mais comme c'est un bassin de lecteurs potentiels important, il serait dangereux de négliger cette question. J'ai l'intime conviction que ce n'est pas un problème, tant qu'on ne va pas trop dans les extrêmes. Dernièrement, j'ai lu Aya de Yopougon (tome 1), de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie (Gallimard), qui raconte la vie sentimentale de quelques jeunes ivoiriennes. Très chouette lecture, surtout à cause de la manière dont c'est écrit. Abouet a respecté le parler ivoirien dans ses dialogues au lieu d'aplatir tout ça en français international. Les tournures de phrase sont souvent inusitées, on trouve un nouveau mot ça et là, c'est un français un peu décalé et parfaitement savoureux. J'ai adoré l'effet joyeusement déstabilisant que ça créé. Et franchement, je ne vois pas pourquoi le joual n'aurait pas le même impact auprès des lecteurs Français. C'est pas plus compliqué (et moins jouissif) à lire que du San Antonio. Les lecteurs qu'on perd sont des bornés dont on n'a vraiment pas besoin. Pour moi, cette langue est notre ADN. La museler pour se fondre dans le tas, je trouverais ça dommage. Et même si c'était un obstacle pour le lectorat français, ça serait tragique d'abîmer notre oeuvre en lui enlevant sa spécificité pour si peu. Il faut laisser des traces de cette langue, il y en a trop peu. Non seulement il est de plus en plus clair pour moi que le joual n'est pas un obstacle, mais je dirais même que c'est un sérieux avantage. Il nous distingue dans la production Européenne sursaturée de nouveautés. Les ventes de Magasin général (Loisel-Tripp) là-bas le prouvent déjà assez. Si un livre québécois est excellent, si son auteur a fait ses preuves, s'il est bien distribué et s'il bénificie d'une campagne de promotion efficace sur place, la langue ne sera qu'un plus-value.

Gens de Québec, n'oubliez pas l'évènement de mercredi à la galerie Rouje (voir tetxe précédent). Y seront : les gens du Fanzine Bidon, Christophe Blain, Pascal Girard, Leif Tande, Benoît Joly, Sébastien Trahan, PhlppGrrd, et moi.

À vite,

Jimmy

jeudi, juin 15, 2006

à Québec le 21 juin !

Une invitation de mon comparse Sébastien Trahan (j'y serai aussi, il va sans dire) :

Bonjour toutes et à tous, nous vous invitons à venir en grand nombre à Québec le 21 juin 2006 à la galerie Rouje (www.rouje.net). Tout d'abord, pour un triple lancement en 5 à 7 organisé conjointement par le Festival de bande dessinée francophone de Québec, l'empire Bidon et la multinationale MG. Le Fanzine bidon, toujours joyeusement guidé par Petr et Pishier, lancera pour l'occasion son 12e numéro. De notre côté nous dévoilerons en avant-première William de Leif Tande et nous fêterons la sortie du séduisant premier livre de Pascal Girard, Dans un cruchon. La soirée se poursuivra avec une apparition de Christophe Blain, qui démarre ainsi sa mini-tournée du Québec (aussi organisée par le FBDFQ) et qui viendra présenter sa dernière contribution à la populaire série "Donjon". Puis, à partir de 21H, projections de courts clips d'animations, lancement du mini-cd et prestation musique et animations avec mon band anobj (www.anobj.com).

Voilo, vous êtes avertis...

Sébastien Trahan

mardi, juin 13, 2006

colosse

Je m'apprête à rééditer quelques colosse, dont le Paresse 01, de Pascal Girard, qui s'est épuisé en moins de deux. Est-ce que vous avez des demandes spéciales ? Je n'ai pas l'intention de TOUT rééditer (les Station service, Viscéral 01 et Ce que je peux sont vraiment trop passés date), mais si quelqu'un a des demandes, faites les vite, pour me donner une idée.

la collection est consultable ici : http://www.pastis.org/mg/colosse.html

En général, les colosse sont disponibles dans les évènements où on participe, les lancements, etc. et chez Fichtre ( http://fichtre.qc.ca ). Si d'autres libraires sont intéressés à les tenir, faites-le moi savoir, mais je n'entends pas en faire une diffusion officielle. Le but de ces livres, c'est d'offrir un petit "plus" à ceux et celles qui se déplacent pour assister à nos évènements.

Merci et à bientôt !

J

lundi, juin 12, 2006

l'ivresse

Quand je vais chercher mes exemplaires d'une nouveauté MG au bureau des 400 coups, c'est toute une affaire. Dans l'ascenseur, j'ai la tremblotte. En fait, à cause de toutes les bad lucks qu'on a connues par le passé, je me fais les pires scénarii de problêmes que le livre pourrait avoir. On a beau prendre toutes les précautions, on ne sait JAMAIS comment le livre va sortir relié de l'imprimerie. Tous les désastres sont possibles. Oui, je suis un grand traumatisé. Quand j'arrive, je suis faussement stoïque --nous en sommes à notre 23e livre,quand même--. Si le livre n'est pas à mon goût, je m'effondre complètement. Je ne veux même plus le regarder, encore moins le toucher, je veux oublier son existence. Je deviens un puits d'amertume sans fond. Si, par contre, il est réussi, c'est une expérience vertigineuse. Magique. Mais quelque fois, il y a un petit plus. Ça n'arrive pas souvent, mais c'est toute une sensation... comment dirais-je ?... De la fierté. Je suis fier de tous nos livres, mais des fois, cette fierté sonne plus juste. On sent qu'on a fait de bons choix, qu'on a eu un bon instinct. C'est comme ça que je me sentais tout-à-l'heure lorsque j'ai été chercher Dans un cruchon (ça ne m'était pas arrivé si fort depuis Le pont du havre). Comme dans tous les métiers, il y a dans l'édition une vitesse de croisière avec ses hauts et ses bas, mais cet après-midi, j'étais au septième ciel. J'étais fier de ma shot. Quand un éditeur a le sentiment d'avoir su mettre en valeur le travail d'un auteur en qui il croit, qu'il a su traiter l'oeuvre avec tout le respect qui lui est dûe (dans les limites du possible, économiquement), qu'il sent qu'il a participer à créer quelque chose de beau en ce bas monde, il peut dormir tranquille, il a bien fait son boulot.

Ouains ben merci à Pascal de m'avoir confié la tâche de publier son premier livre. Dans un cruchon a été l'accouchement le moins difficile (quoiqu'un peu longuet) chez MG.

Apparemment, David Turgeon a aussi reçu sa "Muse récursive" aujourd'hui. J'ai hâte de voir ça !

À bientôt !

J

ADIEU MONSIEUR POINTU

(attention, ce qui suit est du pur bavardage de blog inutile... Vous êtes prévenus)

Hébin je reviens de vacances. Brôh ! On n'a pas fait grand chose, ma copine et moi. On n'avait pas beaucoup de sous pour s'évader, et quand on fait un métier comme le mien, on ne "décroche" jamais vraiment. On a passé la majorité du temps à regarder des Buffy the Vampire Slayer et des Angel sur DVD. Je pense que Joss Whedon a vraiment redonné des lettres de noblesse à la culture POP avec ces séries (et son atre joyau : Firefly). C'est vraiment brillant, admirablement écrit, adroitement mis en scène, déstabilisant, émouvant et TRÈS DRÔLE. J'ai longtemps eu des préjugés envers ces séries. Pour moi, c'était un truc de nerd. Hébin si c'est le cas, les nerds, y s'emmerdent pas !

Bon, on a quand même pas juste fait les patates devant la télé pendant deux semaines. On a essayé de voyager. On est allés faire un tour dans les cantons de l'est, qu'on avait à peu près jamais vus. Puis on est allés à Québec, puis Tadoussac. On avait le projet de faire le tour du Lac St-Jean (et de passer chez Jiix voir l'expo Pascal Girard), mais on a abandonné parce qu'il faisait un temps de cul et qu'on était cassés. On est parti tard, aussi, parce que j'avais une planche à faire pour Spirou. Et comme mon copain Leif, je ne savais absolument pas quoi faire. AUCUNE idée. Surtout pas une idée rigolote "pour tous". En fait, j'ai la tête trop pleine de la suite de Ma voisine en maillot : Super-pouvoirs, que je compte réaliser cet été. Aussi, je n'ai pas dessiné depuis six mois, sauf pour les scéances de dédicaces, et une demi-douzaines de crobards de téléphones ou de sablier à l'écran d'ordi. Mécanique générale bouffe TOUT mon temps. Pour Spirou, j'ai fini par faire un truc un peu morbide, très subtil pour un magazine jeunesse, mais bon, ça a l'air que ça a passé.

Juste avant de partir pour Québec, on s'est aperçu que notre char avait été défoncé. C'est la deuxième fois en un mois qu'on se fait casser une vitre de char. la première fois, ils on pris notre batterie boosteuse ($40) qui, je le reconnais, traînait imprudemment sur le banc d'en arrière. Cette fois, ils ont pris notre radio ($100, donc maximum $20 dans un pawn shop). Ça m'a vraiment fait chier. Ça a quand même donné lieu à un moment spécial. En allant vers Québec, ma copine et moi on s'est mis à chanter. Ça a fait tomber plein de tensions (pour moi, les vacances idéales, c'est faire baisser le taux de stress ; pour elle, c'est en profiter au maximum en faisant des choses qu'on a jamais faites). On s'est rendu compte qu'on ne connaît pas beaucoup de chansons par coeur. Moi, je savais juste "Bizzarre love triangle" et "There is a light that never goes out", mais ma très épousable copine, qui connaît son Irving Berlin, chante très bien "Cheek to cheek". Wow !

But I digress... On a stâllé un peu à Tadoussac parce qu'on est tombés par pur hasard sur le Festival de la cahnson de Tadoussac. Ça nous a donné l'occasion d'enfin voir Malajube en concert. C'était chouette, mais le son était pas yâbe, et surtout, ça PARLAIT ! Le monde a pas arrêté de parler, vinyenne ! J'comprends vraiment pas à quoi ça rime d'aller voir un show pour placoter entre amis... Veux-tu ben m'dire ?!!? Enfin je me console en me disant que les parleurs vont pourrir dans le "special hell" (référence Whedonesque, quoique techniquement, c'est ceux qui parlent au cinéma qui y vont, mais je suis certain que ceux qui parlent aux concerts, ça compte aussi). En plus, y'a une parfaite inconnue qui a fait le coup du "Veux-tu garder ma sacoche pendant que je vais danser ?" à ma copine. Come on, les filles, arrêtez de faire ça ! C'est vraiment dégueulasse de clouer du monde sur place de même ! Au moins, ça ne fumait pas ! Fondamentalement, je suis contre toute forme de loi restrictive, mais les humains ont maintes fois prouvé qu'ils sont trop cons et irresponsables pour être libres. Et j'ai de grosses réactions physiques à la fumée de cigarette, c'est pas qu'un question d'odeurs, comme le pensent les fumeurs, ça me donne des migraines atroces, alors l'égoïste en moi est ben content que cette loi soit maintenant en vigueur. Le problême c'est qu'on va être encore plus vulnérables à la fumée secondaire, désormais. Amies Québécoises, amis Québécois, attelez-vous désormais lorsque vous partez pour la France. Houlàààààà...

En tout cas, j'ai profité du voyage pour faire un peu de repérage photo pour
Super-pouvoirs.

Sur la route, on a beaucoup écouté de Death Cab for Cutie, que j'ai mis pas mal de temps à découvrir. Je me méfiais d'eux, pensant que c'était une supercherie séduisante dont on se tanne vite, à la Franz Ferdinand (groupe contre lequel je n'ai rien en soi, tant qu'on possède tous les disques de Gang of Four avant de s'en acheter), Radiohead ou Coldplay, mais y'a pas d'raison, vraiment. Étragement, j'ai aimé sans méfiance The Postal Service, en me disant que la voix de Ben Gibbard convenait mieux aux machines qu'au rock'n'roll, surtout parce que j'avais connu ce projet par le biais de Dntel. J'ai été curieux d'aller voir plus loin du côté de Death Cab quand j'ai appris que leur guitariste avait produit les deux derniers merveilleux albums de Nada Surf. Houlà je l'ai pas regretté. Les deux derniers disques ("Transatlantism" et "Plans"), avec le nouveau batteur, sont des sommets assez addictifs, mais le "back catalogue" contient son lot de pépites.

Ça faisait longtemps (depuis novembre 2005, pour être précis) qu'on avait pas pris du temps pour marcher dehors, regarder des films, errer un peu, faire du ménaaaaaage. On travaille vraiment tout le temps. Ça m'a fait prendre un retard fou sur le boulot et sur les courriels à répondre, mais ça valait la peine. Bon, au boulot !

J